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Nihon - Haiku

HAIKU

Haiku.Traduction de Roger Munier.

Un Haiku est un court poème en trois vers de 5/7/5 syllabes. Cet écrit poétique apparaît vers le 17ème siècle (après notre ère). Les plus grands compositeurs sont sans doute Bashô (1644-1694), Buson (1715-1783), Issa (1763-1827) et Shiki (1866-1902).

 

Printemps

Premier lever de soleil —

il y a un nuage

comme un nuage dans un tableau

Shusai

 

Jour du Nouvel An —

le bureau les papiers

sont tels que l'an passé

Matsuo

 

Ici de l'eau

et là de l'eau

les eaux du printemps

Onitsura

 

Pluie de printemps —

toute chose en devient

plus belle

Chiyo-ni

 

Dans l'eau que je puise

scintille le début

du printemps

Ringai

 

Cueillant une violette —

le faible cœur

du printemps !

Gyôdai

 

Ignorant

que l'endroit fut illustre

un homme sarcle le champ

Shiki

 

Femmes en train de planter le riz —

tout est sale en elles

excepté leur chant

Raizan

 

Été

Sur la route de Shinano

la montagne près de moi —

la chaleur !

Issa

 

Ondulante serpentante

la brise fraîche

vient à moi

Issa

 

On voit la brise du matin

souffler les poils

de la chenille

Buson

 

La lune à minuit —

une boule

de fraîcheur

Teishitsu

 

Ma vie —

combien en reste-t-il encore ?

la nuit est brève

Shiki

 

Un éclair !

Hier à l'est

aujourd'hui à l'ouest

Kikaku

 

Ne tue pas la mouche

vois comme elle tend

vers toi les pattes

Issa

 

Toutes mouillées

inclinées

pivoines sous la pluie

Bashô

 

Sur la mer très loin

où va-t-il

le vent vert et brumeux ?

Jôsô

Automne

La longue nuit —

le bruit de l'eau

dit ce que je pense

Gochiku

 

Route sur la lande d'automne —

quelqu'un vient

derrière moi

Buson

 

Qu'elle était belle énorme

cette châtaigne

hors de portée !

Issa

 

Il est transi

de pauvreté

ce matin d'automne

Buson

 

Contemplant la lune —

on la regarde elle se couvre

on l'oublie elle se montre

Chora

 

Solitude —

après le feu d'artifice

une étoile filante

Shiki

 

Apaisant l'esprit

au cœur de la forêt

l'eau s'égoutte

Hôsha

 

« Je ne veux plus avoir affaire

à ce monde sordide »

et se détache la goutte de rosée

Issa

 

Hiver

Peu d'humains

une feuille tombe ici

une autre là

Issa

 

On les balaie

puis on les laisse

les feuilles mortes

Taigi

 

Le soleil scintille

sur les pierres

de la lande désséchée

Buson

 

Immobile est la flamme

une sphère arrondie

de la solitude hivernale

Yaha

 

L'arracheur de navets

montre le chemin

avec un navet

Issa

 

Désolation hivernale —

dans un monde à teinte uniforme

le bruit du vent

Bashô

 

Cette journée d'hiver

il fait chaud au soleil

— mais froid

Onitsura

 

Qui veille là-bas

la lampe encore allumée ?

pluie froide à minuit

Ryôta

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